
“JE DIS CRITIQUE” : ” Bateki mboka” de Tata N’longi Biatitudes passé au crible
À l’initiative de l’association des jeunes écrivains du Congo( AJECO), un auditoire composé des lecteurs, des praticiens et techniciens de l’écriture a décortiqué, le jeudi 24 septembre dernier à l’espace culturel AW’ART situé à Bandal Kimbondo, le livre ” Bateki mboka” de l’écrivain Hervé Michel Bia alias “Tata Longi Biatitudes”.
L’intrigue, convient-il de rappeler, raconte l’histoire d’un ancien chef de gare un peu fou et son morceau de train. Des mines abandonnées et un général-dictateur geôlier des rêves de ses sujets. Une jeune fille qui veut libérer ses rêves et un fils qui doit choisir son camp. Ces histoires entremêlées font l’histoire d’une cité perdue malgré ses grandes richesses, confrontée à la pauvreté de son peuple, à la détresse de ses aînés et au désespoir de sa jeunesse.
Les critiques
Dans la première vague de critiques, le poète Patrick Kitenge Otul connu sous le pseudonyme de “Pat le Gourou”, tres fidèle au classicisme, a relevé dans l’œuvre sous examen, une carence de profondeur et une absence des normes du théâtre dans son acceptation classique. Il a parlé plutôt d’un écrit apte à être joué sur scène mais qui en soi n’est pas une œuvre théâtrale comme elle se prêtend. Il a conclu en disant que comme œuvre littéraire ” ce n’était pas beau.” Le slameur et poète Peter Komondua alias ” L’Obsédé textuel” a pour sa part qualifié l’œuvre d’une ébauche qui manquait d’émotions littéraires. Pour lui, le travail de la métaphore n’était pas réussi et que la distance avec la réalité telle qu’elle est voulue en littérature ne s’est pas fait sentir. ” Il y avait encore du chemin et que l’auteur se devait de travailler davantage pour mûrir son écriture théâtrale précoce”, a-t-il conclu.
L’auteur, dans sa réplique, a fait savoir que son œuvre n’est pas soumise aux exigences classiques. Elle était contemporaine et se passait des règles édictées par le classicisme, coulant au rythme du battement de son cœur.
Quant à l’absence d’émotions et de profondeur, il a dit: ” Je suis désolé de ne pas réussir à le faire sentir à ceux qui l’ont remarquée”.

La seconde vague de critiques a, pour sa part, jeté des fleurs à cet avocat inscrit au barreau de Kinshasa/Gombe. Djodji Belau, président de l’AJECO, réputé pour sa rigueur, son exigence et ses critiques acerbes dans les précédentes occasions a surprenament fait preuve de sympathie à l’égard de ” Bateki mboka”.
Notons que la pluie excessive d’éloges de Djodji Belau sans critique a soulevé des contestations dans le reste de l’auditoire qui a rangé cette largesse au compte de ses affinités avec l’auteur du jour, avocat comme lui.
Il s’en est suivi, à l’instar de Djodji, des impressions élogieuses par d’autres intervenants peu connus du monde littéraire.